A propos
Avant toute chose,
je vais vous raconter l’histoire de celui qu’on appellera Reno. Reno était un chiot de 8 mois, un boxer blanc. C’était il y a quelques années, quelque part en Occitanie. Une dénonciation calomnieuse et un mauvais concours de circonstances ont fait que lui et son frère ont été saisis dans le jardin de leurs gardiens, en leur absence, et sans qu’ils soient prévenus, pour être emmenés dans un refuge.
Après plusieurs jours de recherches, les gardiens ont appris que leurs chiens ne leur avaient pas été volés mais retirés. Ils ont appelé le refuge pour essayer de les récupérer. Pour Reno, c’était trop tard. Il avait été euthanasié la veille, car il était ingérable et dangereux, enfin plutôt « teubé » selon les propos de celui qui leur a répondu. Reno n’était rien de tout cela. Sourd, comme un certain nombre de boxers blancs, et ayant été séparé de son frère qui lui servait de guide, il avait peur et ne comprenait pas ce qui lui arrivait.
Je ne connaissais pas directement Reno, ni ses gardiens. C’était le demi-frère de l’une des chiennes qui partagent ma vie. Mais son histoire m’a profondément touché.
Comment les choses avaient elles pu se dérouler ainsi ? Comment faire pour que de tels faits ne se reproduisent plus ?
A l’époque, las de ma situation professionnelle, je songeais fortement à une reconversion. Moi qui étais proche des animaux depuis toujours, et sensible à leur cause, je me suis formé au métier de comportementaliste-interprète animalier (chien, chat, cheval) durant plus de 2 ans, afin de pouvoir apporter ma contribution à leur bien-être, tel le colibri de la légende.
A l’heure où la Condition Animale connait quelques avancées, qui restent néanmoins timides, le constat que je fais aujourd’hui est le suivant :
– internet est le principal moyen d’information et constitue pour beaucoup une source sûre, rapide et surtout gratuite. Malheureusement, ceci n’est pas gage de fiabilité. Et, surtout, chaque contexte étant différent, il est impossible de transposer un cas évoqué sur internet à sa propre situation.
– les connaissances en éthologie (l’étude du comportement des animaux) ont évolué et on sait maintenant que les croyances du type « quand un animal fait ses besoins sur le sol de la maison, on lui met le nez dedans » ou « un chien qui a mordu une fois remordra toujours, il est plus prudent de l’euthanasier », ou encore « il faut isoler le chiot les premières nuits de son accueil et le laisser pleurer » ne vont pas dans le sens du bien-être des animaux. Cependant, elles continuent à se transmettre, de génération en génération …
Du coup, beaucoup de gardiens ignorent les véritables besoins de leurs protégés et, tout en pensant faire de leur mieux, font des erreurs qui peuvent conduire leur animal à développer des troubles comportementaux.
D’ailleurs, les abandons sont, dans une part non négligeable, liés à une incompréhension entre l’animal et l’humain. Ce dernier se trouvant démuni face aux difficultés rencontrées, surtout s’il a déjà fait appel à un ou plusieurs professionnels.
A ce propos, j’aimerais dire à ceux qui vivent avec des animaux, ou qui projettent d’en accueillir, qu’il existe une autre voie pour vivre en harmonie avec ses compagnons animaux que celles préconisées par ceux qui « éduquent » en se faisant craindre (et utilisent les menaces, les coups ou des outils malveillants tels les colliers étrangleurs ou électriques) ou par ceux qui se présentent comme positifs mais dont le seul outil est la déesse friandise (laquelle transforme l’humain en distributeur de récompenses et altère ainsi la relation qu’il entretient avec son ami animal).
C’est cette autre voie que je vous propose, empreinte d’empathie et de bienveillance, de respect et de partage où tous les rapports entre humains et animaux sont du gagnant-gagnant.
Bertrand Elineau
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